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4 avril 2019 4 04 /04 /avril /2019 10:34

Cette phrase anodine je l'ai entendu de nombreuses fois pendant de nombreuses années mais toujours pour la même occasion..

Nous étions, frères et soeur,  blottis à l’arrière de la Traction Citroën , plus ou moins enchevêtrés l'un à l'autre bien évidemment sans ceintures de sécurité, nos parents raides comme la justice à l'avant.

 

Il faut dire que c'était un long périple de traverser le pays par la nationale 10 mais aussi un privilège d'être dans une famille bénéficiant de congés plusieurs fois dans l'année et surtout d'une "11" pour descendre dans les Pyrénées. La Beauce immense et couverte de blé laissant apparaître à l'horizon les flèches de la cathédrale de Chartres, la non moins immense forêt de pins des Landes avec ses odeurs enivrantes de sève qui s'écoulait dans les petits pots en terre cuite pour la fabrication de l'essence de térébenthine ...

 

Tout cela entrecoupé par les pose pipi,les chamailleries, les tartines et le ronron de la pompe à essence de la station Esso ou Fina.Bien évidemment le père en profitait pour refaire les niveaux et nettoyer le pare brise constellé d'insectes qui avaient croisés notre route.Mais c'était un réel progres car encore avant nous arrivions par le train en gare d'Ogeu ou la fidèle madame Estanguet nous attendait avec la brouette en bois et sa roue métallique pour que l'on puisse charger notre grande malle d'osier.Et nous partions ainsi à la queue leu-leu par le chemin piétonnier étroit bordant la ferme Bonnecaze C'était digne d'un film de Pagnol...

 

"réveillez vous les enfants on arrive !"

C'était le chant des parents lorsque l'on arrivait à hauteur de la tournée de Lasseubetat avant d'arriver au sommet de la côte de Bélair. Côte qu'il fallait éviter de grimper derrière un camion de bois de chez Lombardi morello à 2km/h et son énorme nuage de gaz d'échappement.Doubler dans cette côte à l'époque relevait du suicide.

 

"réveillez vous les enfants !"On se redressait un peu péniblement, surtout moi "le petit dernier" et l'on se collait à la vitre pour regarder cette immense barrière végétale , la plaine bocagère de Buzy avec le couloir de la vallée d'Ossau resplendissante.Nous étions littéralement et physiquement au pied de la France. Je crois que mon destin s'était inscrit là et pas ailleurs.Comme un retour aux sources d'Ogeu que certains maintenant par maladresse, ignorance , je m'enfoutisme ou intérêt voudraient entacher.

 

Mais je ne suis pas le seul dans ce cas là, bien d'autres ont déposé leur sac ici pour trouver la paix. Notamment un  habitant dans le Bager qui m'a adressé ce joli texte écrit de sa main:

 

 

 

IL FAUT QUE JE VOUS DISE !  

 

 

 

Il faut que je vous dise...

Nous avons quelque chose que vous ne pouvez vaincre.

Vous pouvez le combattre, mais pas le vaincre.

Peut-être avez-vous cela vous aussi, chez vous.

Cette chose c'est l'amour du Pays.

Je vous souhaite de l'avoir, c'est un tel bonheur.

Nous avons l'amour du pays, et nous le défendrons fort, très fort.

C'est un territoire qui nous appartiens.

Au-delà des contrats, des affaires, des aménagements des gens de pouvoir et même...

des lois !

Vous comprenez ?

Nous sommes de cette terre et nous retournerons à cette terre.

Nous ne savons ni comment, ni quand, mais nous savons où.

Comme nos aînés.

Et comme eux, nous la défendrons, jusqu'au bout, et plus loin s'il le faut.

Ce n'est pas une question d'argent, d'objectif, de chiffres ou de courbes, de compensation,

ou même d'utilité publique, c'est une question d'amour.

C'est une question d'amour...

Retournez aimer votre pays, et laissez-nous aimer le nôtre.

 

Alan wood.

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